Nous sommes aujourd’hui au coeur d’une pandémie mondiale liée au coronavirus. Nous pensons que tout doit être fait pour sauver des vies et non l’économie. L’objectif de cette plateforme est donc de centraliser et mettre en lumière les témoignages de situations de mise en danger au travail, de recul d’acquis sociaux, de gestion hasardeuse de cette crise. Nous sommes tou·te·s concerné·e·s : travailleur·euse·s de la santé, sans-activité salariée, caissier·ère·s, facteur·trice·s, livreur·euse·s, télétravailleur·euse·s…
Faisons passer notre santé et nos acquis sociaux avant le profit.
#LesMasquesTombent
absence de masques pour les aides à domicile
Etant aide à domicile depuis onze ans, j’interviens auprès de personnes fragiles, quand la pandémie est arrivée, la course pour avoir des masques a commencé. Au début on s’est débrouillé entre collègues, pour en avoir. Et un jour j’ai reçu un mail de CESU, car je bosse en indépendante pour aller à la pharmacie, chercher… des masques pour intervenir auprès de mes employeur. Je précise, j’habite dans une grande ville de province, et là stupeur, la pharmacienne me dit qu’elle n’en dispose pas, je me dis pas grave, je vais aller dans une autre, après la cinquième, j’ai laissé tomber, et pour poursuivre ma recherche j’ai téléphoné, et toujours la même réponse, sauf la dernière qui m’a dit texto, et je ne lui en veut pas, car après avoir consulté plusieurs médias, et même indépendants, elle me dit, je n’ai pas l’autorisation de l’état pour vous en donner, malgré un formulaire officiel, et mon attestation d’employeur. Et ce soir j’ai vu la pharmacienne qui a parlé de ce site, donc je vous joins mon témoignage, et je pense que toutes les aides à domicile, ont le même problème, même celles dans les organismes de service, on en a eu la preuve avec l’inspecteur du travail qui a été viré car il avait fait un constat dans la Marne, de mise en danger des auxiliaires de vie et de leurs bénéficiaires, car elles n’avaient pas les moyens de protection exigée. Lire plus « absence de masques pour les aides à domicile »
TÉMOIGNAGE DE SALARIÉS DU COMMERCE
Nous reprenons ici, avec leur autorisation, la dernière émission de radio de l’actualité des luttes disponible ici.Cliquez sur le titre afin de pouvoir lire le fichier audio. « Comment se protègent les salarié-e-s du commerce et quelle est leurs visions de leurs métiers a l’heure de l’épidémie du coronavirus ? Voici la question qui traverse l’émission… de ce jour. » Lire plus « TÉMOIGNAGE DE SALARIÉS DU COMMERCE »
TÉMOIGNAGE DE CONFINEMENT: LA SOUS TRAITANCE/LE SECTEUR DU SOCIAL
Nous reprenons ici, avec leur autorisation, la dernière émission de radio de l’actualité des luttes disponible ici.Cliquez sur le titre afin de pouvoir lire le fichier audio. « En ces temps de coronavirus tous ces témoignages mettent en relief les difficultés qui existent dans le monde du travail social qui s’abattent sur les personnes qui doivent… beneficier du secteur social. » Lire plus « TÉMOIGNAGE DE CONFINEMENT: LA SOUS TRAITANCE/LE SECTEUR DU SOCIAL »
Mon père travaille dans le bâtiment
Mon père travaille dans le BTP pour une petite entreprise de moins de 10 employés. La semaine dernière, la première semaine de confinement, l’entreprise ne fermant pas, les employés ont continué à se rendre au travail. Au cours de cette semaine, mon père a été envoyé à l’hôpital pour effectuer des réparations. Alors que la… pendémie faisait rage et que les mesures de protection avaient enfin été annoncé par le gouvernement, aucune protection ne lui a été donné pour y travailler.
A la fin de la semaine, inquiet par un toux subite et inhabituel, il consulte un médecin qui le met en arrêt de maladie par précaution.
Son employeur s’est montré ravie par cette annonce et fit prendre à ses autres employés pour la semaine suivante leur cinquième semaine de congés payés.
Une crise sanitaire, un confinement et une baisse d’activité pour l’entreprise dû à cela, peut on appeler ça des congés ?
Et c’est sans parler des deux employés au black qui eux continueront à travailler et à avancer les chantiers. Lire plus « Mon père travaille dans le bâtiment »
Abus des employeurs et du gouvernement !
La situation est compliquée, télétravail ou non, nous sommes tous sur le front pour continuer de bosser au mieux. Pourtant on nous force à poser tous nos congés, rtt inclus, bien au delà des 6 jours autorisés, au nom de la solidarité. Pourtant quand on relance sur nos augmentations prévues et déjà validées ou quand… on fait le point jusqu’à présent la solidarité n’a été effective que dans un sens et ça continue. Évidemment les heures supplémentaires ne sont pas relevées ni rémunérées. Alors bien sûr nous pouvons comprendre qu’il faille faire pour le collectif par contre il faudra un jour que tout le monde reconnaisse aussi cet effort collectif de la part des gens d’en bas plutôt que de profiter de chaque crise pour renier les avantages salariés et continuer d’arroser les patrons ! Lire plus « Abus des employeurs et du gouvernement ! »
COVID-19 : PAROLES DE PRISONNIERS
Nous reprenons ici, avec leur autorisation, la dernière émission de radio de l’actualité des luttes disponible ici. Celle-ci revient sur les conditions de vie dans les lieux d’enfermements. Cliquez sur le titre afin de pouvoir lire le fichier audio. » Depuis Mardi dernier , nous sommes confiné-e-s dans nos appartements et autre logis suite a… l’intensification de l’épidémie de coronavirus qui sévit depuis plusieurs semaines. Quand est il dans les lieux d’enfermement ? voici le thème de notre émission aujourd’hui , préparée avec un membre de l’équipe radio de l’émission anti-carcérale l’envolée. Nous commencerons cette émission par des témoignages de prisonniers en centres de rétention de la région parisienne et de Lyon. Ensuite , nous entendrons trois témoignages de prisonniers de maison d’arrêt. » Lire plus « COVID-19 : PAROLES DE PRISONNIERS »
Reprise du travail dans le secteur de la construction
Nous recueillions depuis dimanche 22 mars un nombre important de témoignage d’ouvrier notamment de TPE/PME qui nous expliquent que leurs employeurs leurs demande de travailler a partir du lundi 23. L’attitude de ses patrons va mettre ses salariés dans une situation de danger immédiat, car les gestes barrière ne peuvent pas être mis en place… étant donné que la promiscuité est inévitable, le nettoyage d’outil et des vésicules ne serra pas mis en place par les entreprise et le transport se fait toujours en équipe. Néanmoins des patrons veulent obliger leurs salariés a venir travailler et profite du climat pour faire signer des «décharges» qui n’ont aucune valeurs juridique. Lire plus « Reprise du travail dans le secteur de la construction »
Foyer d’accueil de protection de l’enfance
Je travaille dans un foyer de protection de l’enfance. Aujourd’hui, ce virus vient pointer les défaillances du système de soin français, le manque de moyens financiers et humain, qui existe aussi dans le domaine du travail social. J’ose encore espérer que cette situation de crise permettra à notre gouvernement le fonctionnement et les bases de… son système.
Nous accueillons toute l’année, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, des mineurs en danger âgés de 0 à 18 ans. Bien sûr, nous devons continuer de travailler, nous ne pouvons abandonner les enfants que nous accueillons. Au sein de nos équipes, le virus ne nous épargne pas : certains sont en quatorzaine, d’autres en congé, certains ont une santé fragile, d’autres doivent rester auprès de leurs enfants. Il reste peu d’éducateurs présents sur site alors que la capacité d’accueil n’a pas changé.
Les conditions de travail, déjà pointée du doigt avant l’épidémie, se sont encore dégradées depuis. Nous sommes aujourd’hui contraints de vider le foyer de ses enfants afin d’accueillir en urgence les enfants confinés au domicile avec des parents maltraitants ou défaillant. Dès mardi après-midi, les Services d’Accueils Familiaux sont réquisitionnés pour venir chercher les enfants au foyer et les emmener dans des familles d’accueil, le départ est prévu dans la journée alors que cette mission s’étale normalement sur trois mois. Nous sommes censés penser l’orientation en prenant en compte le contexte chaque enfant, créer des liens de confiance, prévoir plusieurs rencontres avec le nouveau lieu d’accueil. Ce que nous faisons normalement en trois mois nous le faisons aujourd’hui en un seul jour: les fratries sont déchirées, les enfants se sentent trahis. On ne dit pas seulement au revoir aux enfants mais également à tout le travail d’équipe mené pendant des mois.
Aujourd’hui nous allons accueillir des enfants potentiellement porteurs du virus et nous ne savons même pas si un protocole médical a été mis en place pour protéger les autres enfants et professionnels.
Les enfants souffrent de cette situation inédite et nous leur devons des réponses. Lire plus « Foyer d’accueil de protection de l’enfance »
Situation en centre d’hébergement
Je travaille dans un foyer pour sans abris. Je dois dire que les choses se sont mises en place assez rapidement : organisation du self, point d’eau et savon, équipee sociale réduite et tournante pour que les travailleurs soient le moins exposés possible, nous avons cessés les entretiens individuels avec les hébergés sauf en cas… d’urgence. Une chambre et un appartement à l’extérieur sont disponibles en cas de quarantaine. Des centres d’hébergement ont également ouverts notamment à Denfert Rochereau et à Place d’Italie, mais tous les SDF n’ont pas forcément envie d’y aller même si ça devient compliqué pour eux d’être dehors et de faire la manche. Des associations se sont aussi déterminées pour continuer de distribuer des repas par exemple. On a très vite eu de l’aide et des dispositifs mis en place, notamment de la part de l’état, notre principal financeur via la DRIHL (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement).Nos horaires sont adaptés, tout a été relativement bien anticipé, notamment les installations en revanche et comme beaucoup d’autre, on n’a jamais eu de masques, on a bientôt plus de gel, ni de gants.
Alors oui, nous devons venir travailler car laisser 90 hommes (malades, alcooliques, toxicomanes…) confinés en collectivité peut-être compliqué… Mais le plus gros problème que nous rencontrons pour le moment est le comportement des hébergés qui ne prennent pas conscience de l’ampleur des conséquences de leurs actes. Même si on n’a aucun cas pour le moment, ça fait bien flipper, qu’ils ne jouent pas le jeu. L’amende de 135€ commence à faire son petit effet.
C’est aussi difficile pout eux de garder leurs distances avec les autres notamment pendant les heures de restauration. On a pu laissé les loisirs comme la télé et le billard avec les précautions nécessaires.
Il faut prendre en considération qu’ils ont un contact différent avec la réalité, ils ne comprennent pas que tout s’arrête d’un coup. Beaucoup sont fragiles psychologiquement. Beaucoup on vécu, aussi, des choses très graves comme des guerres avant d’arriver ici et n’arrivent pas à prendre l’épidémie au sérieux, ils ont vécus tellement de choses que ça ne leur fait pas peur.
Ils ont également des problèmes spécifiques aussi : des addictions à l’alcool ou la drogue, ou des papiers à régler en préfecture ou à la CPAM. Certains semblent se décider maintenant à faire des choses sur lesquelles ils traînent les pieds depuis des mois.
Nos hébergés sont, pour beaucoup, en très mauvaise santé physique pour certains ou psychologique pour d’autres. On n’a très peur des décompensations notamment, qui pourraient découler du confinement car nous n’avons pas de psychologue en interne au centre.
Le plus flippant pour nous, c’est ce qui va arriver après tout ça, par rapport aux retombées administratives… Tous ceux qui avaient leurs récépissés à la préfecture pour des renouvellement de papiers, bénéficient de trois mois de plus. Des rendez en préfecture, prévu depuis des mois et dont l’obtention à parfois été longue d’un an, sont évidemment annulés. Nous avons aussi peur qu’il soit encore plus difficile d’obtenir un rendez-vous après. Lire plus « Situation en centre d’hébergement »
Infirmière puéricultrice stagiaire en service de « néonat »
Ce qui est compliqué d’abord c’est l’anxiété ressentie quand on prend les transports, tous ces gens avec des masques, c’est très particulier, c’est compliqué de sourire, mais on se force. A l’hôpital en tant que stagiaire on a du mal à comprendre ce qu’ils attendent de nous. Pour le moment on reste en stage mais… on sera certainement amenée à bouger vite, notamment celles qui sont formées à la réa. On voit les choses se faire mais de loin, on s’attend quand même à beaucoup de morts. En gros on sent qu’il va y avoir un gros truc mais on ne sait pas quoi, on ne sait pas quand, on ne sait pas comment. Cette attente est dur à gérer, avec des informations qui changent tous les jours, même si on en veut à personne de ça. Les cadres et les médecins font au mieux. Un jour on nous a dit qu’il ne fallait pas qu’on porte des masques si on avait pas de symptômes, le jour d’après qu’on est toutes et tous considérés comme porteur sain donc qu’il en faut un, ce qui fait culpabiliser de n’en avoir pas porté tout ce temps là ! On doit garder le même masque toute la journée, un masque = un soignant, alors qu’on n’est censé le changé toutes le trois heures. On sait que des infirmières étudiantes de deuxième année vont être postées à l’accueil des urgences, les équipes essayent de rester bienveillantes dans l’encadrement. A la maternité nous attendons beaucoup de mamans porteuses du virus. Plus globalement les visites sont évidemment interdites, le deuxième parent n’est plus admis à l’accouchement, ce qui met les patientes dans un contexte particulier entre résignation et tristesse. C’est pas la meilleure période pour accoucher. Pour le moment on fait partie de l’équipe de suppléance et dès qu’il faudra y aller on ira, on n’attend les appels au front. C’est très anxiogène. Notre école dans tout ça, gère la crise de manière assez catastrophique, on n’est pas au courant en temps et en heure d’annulations d’examens, par exemple, qui pourtant nous paraissent prévisibles, de toute façon c’est compliqué de réviser, on a juste toutes envie d’aider tout de suite, notre priorité ce n’est pas les cours, c’est qu’on sorte de tout ça ! Lire plus « Infirmière puéricultrice stagiaire en service de « néonat » »
Hôtellerie : pas de trêve [ouvriers, entretien, accueil]
Les petites structures hôtelières ne s’arrêtent pas : les clients arrivent, les clients partent. Les ouvriers ne sont pas rappelés chez eux, les chantiers continuent malgré les risques élevés de contamination liés à la promiscuité. Les ménages, pendant ce temps, doivent également continuer : nettoyage, changement des linges de maison. Même le client absent, un… risque existe peut-être. Combien de temps le virus survit-il réellement dans les intérieurs ? Peut-être plus que prévu : https://www.scmp.com/news/hong-kong/politics/article/3074213/coronavirus-hong-kong-should-impose-travel-restrictions Le personnel d’accueil quant à lui est exposé à l’arrivée, mais également pour le réglement et le départ. « Pourvu que ça dure », me dit le patron. Lire plus « Hôtellerie : pas de trêve [ouvriers, entretien, accueil] »
La couture, activité essentielle ?
Couturière de profession, nos conditions de travail nous mettent en danger. Nos machine à coudre sont à moins de 1 m de distance et l’on se les échange, pas de gant, des masques en tissu juste en coton donc qui servent à rien, nous mangeons par 6 à la cantine sans produits pour désinfecter à… chaque passage, pas de gel pour les mains..bref la misère…et puis tissus et zip qui viennent d’Italie donc bientôt à cours …bref un truc que le gouvernement n’a pas dit de fermer mais qui n’est pas vital et un nid à microbes. Lire plus « La couture, activité essentielle ? »